Articles

      Hervé Noyau est très respectueux des traditions dont il est lui même l'initiateur. Les différentes étapes de la cérémonie du cours doivent en effet être exécutées dans l'ordre le plus strict et avec une précision infinie.

      Le cours commence traditionnellement par l'arrivée du Maître dans la salle, les disciples regagnent alors sagement leurs places (en général, plus on est fan, plus on est vers le fond de la classe) tandis qu'Hervé Noyau pose son manteau sur le portemanteau (son manteau est bleu de la rentrée au 21 mars non inclus - c'est le manteau d'automne-hivers - et beige du 21 mars jusqu'à la sortie - c'est le manteau de printemps-été). Il revient alors se positionner derrière son bureau, debout, pose un "Bien !" retentissant (nous allons mettre en place d'ici peu une pétition demandant à remplacer le "Bien !" par un "Comme Ceci !"). Là commence le cours proprement dit: il se retourne, prend une craie (blanche !) ou fait des yeux tous ronds et regarde un peu partout (même sous la table) pour vérifier qu'il n'y a pas de craies. S'il n'y a effectivement pas de craies, toute la classe siffle "mister craie !!!" et Nabil tente de battre son record du 110 mètres craies (47" aux dernières nouvelles) pendant que Noyau tourne en rond d'un air désespéré en se lamentant:"Bon ben il nous reste plus qu'à attendre que les craies arrivent... comme ceci..." Nabil revient, Noyau se réjouit "Tiens vous avez apporté des craies de couleurs, je vais pouvoir faire de jolis dessins !" Puis, quelque soit la provenance de la craie, il effectue une dichotomie (enfin il la casse en deux quoi), la partie restée dans sa main gauche est reposée, la partie restée dans sa main droite est alors utilisée pour une quadritomie du tableau (un trait pour séparer le tableau de gauche en deux puis - l'ordre est important - un trait pour séparer le tableau de droite en deux) cette opération est en général opérée avec la plus grande concentration et les traits sont d'une netteté irréprochable. Commence le résumé en quelques secondes du cours précédant puis la craie dans sa main droite se livre à une danse frénétique au tableau pendant qu'il lit ce qu'il écrit (en rajoutant des Comme Ceci qui ne peuvent être écrits) et qu'il explique les mathématiques, le bourbakisme et les Comme Ceci. Puis vient l'heure de la pause (sauf le mardi). Vers 10h15, les plus courageux glissent de subliminaux "pause !" et là, Noyau regarde sa montre et décrète:"Oui, il est grandement temps de faire une pause, je démontre juste l'équivalence de la propriété de Borel-Lebesgues et de celle de Bolzano-Weierstrass et on s'arrête !" après quoi, les disciples sortent dans le chaos le plus organisé possible (5/2 first !) pendant que le vilain Kyslapett retient le Maître avec ses questions mathématiques farfelues. Une fois ce cours particulier de quelques minutes terminé, le Maître sort de la salle, avec son manteau, jette un sourire à ses disciples stationnant devant la porte et se dirige rapidement vers le sanctuaire: la salle des profs. Nul ne sait ce qu'il s'y passe mais il en ressort un bon bout de temps plus tard accompagné des profs de maths de MP1 et MP*1, discute un brin mathématiques avec ces divinités inférieures (mais on les aime bien quand même !!!), leur explique comment démontrer en un mot ce qu'ils démontrent en 53 pages (il suffit de dire "Oui !"), fait une démo en 25 mots du grand théorème de Fermat (ça rentrait effectivement pas dans la marge) nous annonce que "Bien !" et entre dans la salle pour recommencer le rituel du manteau. Le cours recommence puis quand il n'a plus rien à dire, il décrète:"Bien ! Il faut absolument qu'on fasse 143 exercices aujourd'hui, en une demi-heure, ça va être juste, mais on devrait y arriver comme ceci !" et la foule en délire de scander "exercices !!!", "stresssss !!!" "youhou !!" (quand Mr Gay passe a tableau) "foutez moi le camp !!" (quand Averell passe au tableau) "Torch!!! X!!" (quand c'est un 5/2), et Noyau de faire de grands yeux rond d'étonnement feint. Alors le malheureux désigné volontaire par l'ordre alphabétique passe au tableau et sert de porte craie jusqu'à la fin du cours. Passer au tableau, c'est pas dur, il suffit de savoir écrire gros pour ne pas subir les "plus petit !!", de savoir répondre à n'importe quelle question difficile en douze centièmes de seconde... et de ne pas effacer le tableau qu'on vient d'écrire. Puis l'être suprême déclare qu'il est l'heure d'aller manger et les lieux sont évacués dans la désorganisation la plus rationnelle.

Exceptions à connaître absolument:
      Le mardi, il n'y a pas de pause ni d'exercices car il n'y a que deux heures de maths.
      Le vendredi, avant de poser son manteau, le Maître dépose les copies corrigées de DM ou de DS sur la deuxième table du premier rang en partant de la droite, la foule se rue pour récupérer ces objets de collection pendant que le manteau saint est accroché, et une fois tout le monde assis, vient le "Bien !", le split de craie, de tableau et un sermon d'une heure sur ce qu'il a corrigé, les tentatives athlétiques de démonstrations qui ont échoué, les erreurs irrémédiables et grotesques qui font disjoncter le correcteur, les malencontreuses idées qui mènent dans le précipice, les notations baroques des énoncés et toutes les petites choses qui font que les maths, c'est chouette.

haut de page